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L’usine Radio frequency systems (RFS) de Trignac, près de Saint-Nazaire, va fermer ses portes et cesser de fabriquer des antennes paraboliques destinées aux télécommunications. Certains des 123 employés du site de cette filiale française du groupe Nokia mettent en garde sur les risques de la disparition de ce savoir-faire en France et en Europe.

« Sans antenne, il n’y a pas de télécommunication », martèle Yann Bily.

Contrôleur qualité et délégué syndical CGT à l’usine Radio frequency systems (RFS) de Trignac (Loire-Atlantique), le cinquantenaire fait face, avec 122 collègues, à la fermeture prochaine de l’usine de construction d’antennes paraboliques.

RFS, filiale française du groupe Nokia, va emporter dans sa chute les 123 emplois de l’usine de Trignac. Mais ce qui préoccupe Yann Bily, c’est aussi la perte d’un savoir-faire en matière de télécommunications.

On ne fabrique pas des boites de conserve.

Yann Bily

Délégué syndical CGT et salarié de RFS

« Les réseaux de télécommunication, ce sont des câbles, des pylônes, des antennes de station de base et des antennes paraboliques, explique-t-il.

Et ces antennes ont un rôle stratégique dans les télécommunications. « Nous, on est le dernier fabricant européen d’antennes paraboliques. On en vend 63 000 par an, il y a un savoir-faire. Il ne faudra pas que les pouvoirs publics se réveillent dans six mois en se disant ‘Zut, on n’a plus de fabricant européen d’antennes paraboliques ».

Perdre ce savoir-faire, c’est dépendre d’autres pays pour s’approvisionner dans ces équipements fondamentaux dans le secteur des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Un domaine central au niveau politique et géopolitique.

Recherche de repreneurs

Le discours de Yann Bily est partagé par Yannick Vaugrenard, sénateur PS de Loire-Atlantique, qui a alerté le ministre chargé de l’Industrie Roland Lescure dans les colonnes de Ouest-France « Je compte sur vous pour prendre toutes les mesures nécessaires afin de préserver la maîtrise de cette technique essentielle à la souveraineté industrielle de notre pays ».

De son côté, le syndicat CGT de RFS cherche toujours un repreneur, après avoir essuyé un échec de reprise en décembre 2022.

Fin des négociations en avril

Pour justifier ces fermetures d’usines françaises, dont deux autres usines à Lannion et Paris, la direction évoque des difficultés financières.

Les négociations dans le cadre du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) ont débuté vendredi 20 janvier et vont durer jusqu’à fin avril.