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Vent d'Ouest et Durance délaissés par l'université de Nantes • © France 3 Pays de la Loire

Les librairies indépendantes nantaises Durance et Vent d’Ouest fragilisées par une décision inédite, l’université de Nantes leur a préféré l’enseigne lyonnaise Decitre pour la fourniture de ses livres, un marché colossal.

Ce coup là il ne l’avait pas vu venir, Romain Delassalle fournit les bibliothèques universitaires de la région depuis plus de 30 ans. Des ouvrages pour les Beaux-Arts, l’école d’architecture, Centrale Nantes ou les antennes universitaires de la Roche-sur-Yon, Le Mans ou Laval.

Un marché fructueux désormais confié à l’institution lyonnaise Decitre, selon une information révélée par nos confrères de Médiacités (Article payant). Un manque à gagner d’un million 200 euros sur 3 ans.

Un simple avis de l’Université

« Les bouquins font Lyon-Paris, Paris-Nantes, donc ça n’a pas de sens, déplore Romain Delasalle, gérant de la librairie « Vent d’Ouest », nous, la proximité, la question écologique, et même l’expérience, le partenariat qu’on avait avec eux… je ne comprends pas ». 

Chez Vent d’ouest comme chez Durance c’est la douche froide. Et la crainte que demain des géants comme la FNAC ou Amazon s’emparent des marchés.

« J’ai régulièrement des messages actuellement de personnes qui nous soutiennent et qui ne comprennent pas la décision de la cellule de marché », explique Julie Dubost, gestionnaire de compte de la librairie « Durance » .

« On a reçu simplement un avis nous disant que nous n’avons pas été retenus, raconte Daniel Cousinard, gérant de la librairie « Durance » , il y a quelques motifs mais ils ne sont pas détaillés. Les raisons on a fini par les connaitre parce qu’on a fait un recours mais on n’a pas détails sur le fond »

 

Les raisons qui nous sont reprochées c’est de ne pas avoir assez de stock

Librairie Vent d’Ouest

 

Le stock c’est donc le seul critère qui a compté. Et à ce jeu là les plus grosses enseignes sont imbattables.

« C’est vraiment un moment difficile, une difficulté à laquelle nous faisons face, le choix n’est pas satisfaisant, explique Emmanuelle Bousquet, vice-présidente de l’Université de Nantes en charge de la culture, c’est pour ça que le législateur doit apporter une modification au code des marchés pour que les universités aient une marge de manoeuvre ».

Retranchée derrière l’avis de sa commission d’appel d’offres, la présidence se dit prête à porter la question au plan national mais pour les libraires locaux l’histoire est déjà écrite.

 

Écrit par Fabienne Béranger et Céline Dupeyrat.

Fontaine: https://france3-regions.francetvinfo.fr/