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Alors qu’un immeuble, rongé par l’érosion, symbole du réchauffement climatique, doit être démoli à Soulac en Gironde ce vendredi, un rapport de la Chambre régionale des comptes épingle Pornic pour sa gestion des risques littoraux. Le maire s’insurge.

38 maisons, 90 appartements et 93 commerces pourraient être touchés à Pornic par une submersion marine en cas de tempête similaire à Xynthia selon le rapport © Radio France - Hélène Roussel

Hasard du calendrier. Alors qu’un immeuble en front de mer, rongé par l’érosion et symbole du réchauffement climatique, doit être démoli ce vendredi 3 février à Soulac en Gironde, la Chambre des comptes des Pays de la Loire épingle une autre commune de la façade atlantique. « A Pornic, la gestion des risque littoraux n’est pas mise en oeuvre de façon efficiente » dénonce le rapport.

Des règles de construction trop permissives?

Selon les magistrats, 38 maisons, 90 appartements et 93 commerces pourraient être touchés par une submersion marine en cas de tempête similaire à celle de Xynthia avec un niveau de la mer augmenté de 20 cm tenant compte du changement climatique à court terme. L’érosion du littoral pourrait quant à elle entraîner la disparition de 63 logements et de 6,5 km de routes sur le territoire communal d’ici un siècle. Selon le rapport, le PLU (plan local d’urbanisme) à Pornic n’intègre pas suffisamment cette problématique, avec des règles de construction trop permissives dans des secteurs en érosion.

« Faux » répond le maire, « d’abord notre PLU est en cours de révision, il a été salué par les services de la préfecture, avec interdiction de construire sur une bonne partie des espaces naturels et sur la bande littorale, il est interdit de diviser les terrains pour construire. C’est bien une considération forte des nouveaux risques littoraux« . Quant aux chiffres avancés par les magistrats, « ils ne reposent sur rien de scientifique ». Le maire rappelle qu’un recours à ce sujet a été déposé devant le Conseil d’Etat par l’association nationale des élus du littoral.

Jean-Michel Brard, maire de Pornic "l'Etat doit prendre sa part, et pour l'instant, c'est silence radio" © Radio France - Hélène Roussel

« Pas question que les élus prennent toutes les responsabilités, il faut que l’Etat prenne sa part et tant que ce ne sera pas le cas, Pornic ne sera pas sur la liste du décret climat et résilience« . Comme d’ailleurs 75% des maires du littoral qui refusent de devenir maître d’oeuvre en établissant les cartographies du trait de côte à 30 et 100 ans. Ce qui induirait leur responsabilité pénale en cas de victime, financière en cas de déménagement ou d’expropriation.

La poissonnerie présente sur le port de Pornic depuis 30 ans a connu Xynthia "pas besoin de psychoter" dit la poissonnière © Radio France - Hélène Roussel

« Ce refus de figurer sur la liste est critiquable vu les enjeux liés au risque d’érosion sur ce territoire » peut-on lire dans le rapport. « Une façon encore une fois de mettre la pression sur les élus » répond le maire. L’argent sera encore une fois le nerf de la guerre.

En attendant, sur le port de Pornic, les commerçants se souviennent encore des dégâts de Xynthia mais vivent au ryhtme des tempêtes sans paniquer. « Il y a les sacs de sable, la digue un peu plus loin, et quand il faut on met les ordinateurs en hauteur ». Entre résilience et bon sens.